Un bâtiment passif, c’est quoi ? Pour faire simple, il s’agit d’une maison quasi sans chauffage, reposant sur le principe de la très basse consommation. À ne pas confondre avec une maison autonome : non moins intéressante, il s’agit là d’une maison capable de fonctionner en totale indépendance des réseaux (eau potable, électricité et gaz).
D’après La Maison passive, association dédiée à la promotion des modes constructifs économes en énergie, un bâtiment passif « consomme 90 % d’énergie de chauffage en moins qu’une construction classique ». Et ce n’est pas tout. Ses dépenses énergétiques pour le chauffage sont en moyenne trois fois inférieures à celles d’un bâtiment respectant la RE2020, dernière réglementation entrée en vigueur au 1er janvier 2023. Ce qui réduit, de fait, l’impact du bâtiment sur l’environnement et sur votre portefeuille.
À noter toutefois que le coût de conception d’un bâtiment passif est plus important. Il finira néanmoins par être amorti en raison de ses coûts de fonctionnement, moindres comparés à ceux d’un bâtiment juste conforme à la réglementation. Un mode constructif d’autant plus intéressant dans le contexte de flambée du coût des énergies.
Techniquement, de quoi parle-t-on ? Sur le papier, le principe est le suivant : dans un bâtiment dit « passif », la chaleur générée à l’intérieur du bâtiment par les occupants, le fonctionnement des appareils et par le rayonnement solaire via les surfaces vitrées suffit à chauffer l’intérieur du logement. Ces constructions n’ont donc pas besoin d’un système de chauffage conventionnel, ni de climatisation en été.
L’association La Maison passive le compare à un manteau qui protège, hiver comme été. « Il fait bon à l’intérieur, puisque vous l’occupez et y rejetez de la chaleur. Si, en plus, le temps est ensoleillé, c’est encore mieux, et vous n’avez plus besoin de chauffer. Mais il faut éviter que le soleil n’y entre l’été, pour éviter les surchauffes », décrit l’association.
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Mais comment obtenir à la fois ces performances et cet équilibre entre confort d’été et d’hiver ? La construction passive est avant tout un bâtiment parfaitement bien isolé, des murs au plafond en passant par les sols. Car l’essentiel des pertes de chaleur se produit au niveau des parois. Ces bâtiments répondent donc à plusieurs critères : une isolation thermique renforcée (30 cm d’épaisseur d’isolant minimum), des menuiseries à triple vitrage (pour éviter le phénomène de paroi froide), le traitement et la suppression de tous les ponts thermiques (point de jonction où l’isolation n’est pas continue, provoquant des fuites de chaleur dans les parois), une étanchéité à l’air parfaite impliquant donc une ventilation à double flux de façon à récupérer la chaleur produite avant de rejeter l’air à l’extérieur.
Ce dernier point est primordial, car il va permettre d’assurer une bonne qualité de l’air intérieur dans une bâtisse totalement étanche à l’air. La ventilation double flux va aussi réutiliser les calories de l’air sortant pour chauffer l’intérieur du logement.
C’est tout ? Non, une maison passive sera aussi plus compacte afin d’optimiser ses performances et limiter les échanges avec l’extérieur et donc les déperditions de chaleur. Le bâtiment devra impérativement être bien exposé afin de bénéficier au mieux des apports solaires. « Vous verrez ainsi souvent de grandes fenêtres orientées au sud pour profiter de l’apport solaire et peu de fenêtres au nord pour éviter les déperditions », détaille La Maison passive. Bien sûr, tous ces points devront être adaptés en fonction du projet (maison, appartement…) et de la zone climatique où il est implanté.
Si la maison passive est synonyme de sobriété énergétique, son impact sur l’environnement n’est pas forcément réduit. Et oui, un bâtiment passif peut être construit aussi bien avec des matériaux artificiels que naturels. Ils peuvent être conçus en béton, très impactant pour l’environnement, ou à l’inverse en bois, biosourcé et renouvelable, nettement plus respectueux de l’environnement. C’est cette seconde solution qui est privilégiée dans la majorité des cas. Près de 80 % des maisons passives sont en ossature bois selon les données de La Maison passive.
Vous l’aurez compris, la technique de construction d’une maison passive est relativement libre. Béton, métal, bois… isolants conventionnels ou biosourcés, tout est permis. Ce sont avant tout les critères énergétiques qui vont déterminer si un bâtiment est passif ou non. À noter cependant : si la maison passive ne fait pas l’objet d’une réglementation au niveau national, le mode constructif est, en revanche, labellisé ! Car atteindre des économies de chauffage jusqu’à 90 % suppose de répondre à certains critères.
Dans le neuf, la labellisation la plus connue est sans doute Bâtiment Passif Passivhaus. Pour être labellisé « Bâtiment passif classique » (des versions Plus et Premium du label existent), un bâtiment doit respecter quatre critères standards de performances. Il devra au minimum :
Maison passive et rénovation ne sont pas incompatibles. Et tout bâtiment peut en théorie devenir passif. À ce titre, l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) est particulièrement indiquée. Convenablement mise en œuvre, cette couche extérieure, en plus d’isoler, viendra traiter l’ensemble des ponts thermiques. À l’ITE viendront s’ajouter du triple vitrage et une VMC double flux, pour une performance accrue.
D’autant que, l’un des avantages d’un bâtiment passif, c’est d’être en avance sur la réglementation thermique en vigueur. Construire et rénover selon le mode passif, c’est donc s’assurer une revente plus facile. Pourquoi ? Car la valeur patrimoniale d’un bâtiment passif est supérieure à celle d’un bâtiment réglementaire, « avec un écart qui risque d’augmenter régulièrement, parallèlement à l’accroissement du coût de l’énergie », souligne La Maison passive.
Quid de la labellisation en rénovation ? Le label EnerPHit est un standard de certification assoupli, spécifique aux réhabilitations. Les critères sont presque identiques à ceux appliqués dans le neuf :
Saviez-vous qu’avant même d’emménager dans votre maison passive, vous pouvez adopter des gestes écoresponsables afin de réaliser des économies d’énergie ?